Les candidats Ollivier Udriot, de la liste non-partisane Appel Citoyen, Alrik Bezat de la liste Les Verts et Citoyens et Pierre-André Delacroix du PDC du Valais romand ont débattu de la place de l'Eglise dans la nouvelle constitution. La constitution actuelle commence avec "Au nom de Dieu tout puissant"  et reconnait l'Eglise catholique romaine et l'Eglise réformée évangélique. Les candidats présents semblent d'accord d'au moins revoir la formule pour tenir compte des autres croyances. Le candidat Olivier rappelle qu'il y a aussi une augmentation de gens qui se disent sans confession et qu'il serait bon de les inclure aussi. Quant à P-A Delacroix, le représentant du PDC, il baigne dans la confusion en prétendant que la constitution actuelle est laïque. Il serait bon d'expliquer ce qu'est la laïcité à ce monsieur.

Le canton du Valais reconnaissant deux églises, il les finance, et la situation est peu claire en Valais. La transparence des comptes de communes qui perçoivent les impôts est loin d'être uniforme. La Constitution actuelle met aux charges des communes, dans l'Art 2 alinéa 4, les déficits des églises à travers un impôt ecclésiastique. Pour certaines petites communes la part du citoyen imposé se monte à plus de 700,- CHF.  Le canton a aussi signé une convention entre l'état et l'école valaisanne, renouvelée en 2015 par Oskar Freysinger, qui autorise des "intervenants ecclésiaux" à enseigner dans les classes, les cours d' "Ethique et cultures religieuses". Il faut encore rappeler les séances qui se déroulent dans la cathédrale de Sion lorsque le grand conseil est  élu ou encore les nouveaux policiers assermentés. Cela fait beaucoup pour un état "laïque"

Un débat quelque peu édulcoré donc sur le fond de la relation entre l'état et les églises, puisqu'il a éludé les financements de l'église, la convention et les autres privilèges accordés aux églises. Les médiatiques questions sur la place des crucifix et des signes ostentatoires seront évidemment évoquées, mais les trois candidats étaient d'accord sur ce point, il ne s'agit pas d'un sujet constitutionnel.

Heureusement, ce mini débat ne sera pas une des discussions clé pour déterminer la tournure de cette nouvelle constitution. On peut rêver que le Valais puisse se rapprocher de la sécularisation qui offrirait une vraie égalité citoyenne à tous les occupants du canton, même si l'initiative pour un Valais laïc avait échoué, faute de ressources pour obtenir les signatures nécessaires à l'aboutissement du projet.

Débat diffusé le 11 Octobre sur Canal/Kanal9

TD